Road-trip au Québec – [part 3] La Gaspésie

Après Montréal et nos pérégrinations autour du Lac Saint-Jean, nous voilà à nouveau sur les routes, en l’occurrence sur la route 172, plus communément appelée « route du Fjord ».
Fascinée par ces vallées septentrionales si spéciales, j’étais très heureuse de faire la copilote sur cette partie du voyage tant les paysages défilant sous mes yeux étaient enchanteurs.
Le Fjord du Saguenay et ses 180 millions d’années se posent là en matière de panorama. A côté de lui, les sublimes fjords norvégiens paraissent minuscules.
Le voyage est d’autant plus agréable que notre destination a de quoi faire rêver.
On n’allait pas y échapper, la découverte des baleines fait partie des incontournables du tourisme au Québec. Vos recommandations nous ont fait préférer Les Escoumins à Tadoussac comme lieu de départ de notre croisière. Nous n’avons pas été déçus. Compliquée par une brume épaisse (conséquence de la canicule récente et de l’évaporation), la météo des dernières semaines dans cette zone spécifique du Saint-Laurent n’était pas pour nous rassurer mais la chance nous a souri une nouvelle fois et nous avons pu effectuer notre croisière dans des conditions optimales.
Emmitouflés dans de grosses parkas rouges, pas nécessairement seyantes mais obligatoires vu la fraîcheur régnant sur le fleuve, nous voilà embarqués sur un gros Zodiac avec une vingtaine d’autres curieux. Nous nous installons à la proue du bateau sur la banquette centrale, une place de choix si tant est que les autres passagers soient assez disciplinés pour ne pas se lever dès que la surface de l’eau venait à se troubler. Accompagnés d’une naturaliste à l’accent chantant et généreuse en anecdotes, nous nous enfonçons dans les eaux placides du Saint-Laurent. Nous croisons une myriade de marsouins, mais le gros morceau commence à se profiler.
Dans le lointain, nous apercevons le souffle d’un rorqual bleu, la plus imposante des créatures du règne animal. Le bruit du jet d’eau nous parvient avec un léger décalage. La naturaliste nous informe que selon la réglementation en vigueur, nous ne pouvons pas nous approcher à moins de 300 mètres de ces géants. La déception parcourt l’équipage mais nous comprenons les raisons de ces limitations, dictées par les abus outranciers du tourisme d’antan. Cependant, je note que le pilote, bien qu’ayant coupé le moteur, s’aide du courant pour se rapprocher de la zone où nous avons le souffle.
Après quelques minutes, un rorqual aux dimensions incroyables (pléonasme) vient prendre sa respiration à seulement quelques mètres de notre esquif. S’en suivra un balai de baleines bleues arquant leur nageoire caudale au moment de la plongée. Des marsouins et même quelques rares bélougas viendront montrer le bout de leur évent, un spectacle merveilleux, au plus près de la nature sauvage. Il est à souligner que l’expédition s’est faite de manière à ce que notre présence soit la moins impactante possible, afin de ne pas perturber ces sublimes mastodontes. La naturaliste nous a rassurer quant au respect de ce point primordial.
Nous débarquons après cette aventure de 3 heures et partons déjeuner (un « fish & chips » histoire de rester dans l’élément aquatique !!) à Tadoussac, sorte de mini-Deauville ultra touristique, au charme relatif. Retour aux Escoumins en fin d’après-midi pour prendre le traversier qui nous amènera sur la côte sud du Saint-Laurent pour démarrer notre tant attend road-trip en Gaspésie.
Une chouette traversée dans un paysage de rêve, le bateau assurant la liaison est confortable et nous sommes accompagnés par des dizaines de marsouins batifolant dans les eaux glaciales du fleuve sur fond de soleil couchant. La carte postale ultime. Nous arrivons de nuit en Gaspésie, notre première étape sera Rimouski, dans le nid douillet de Laurette, notre hôte, fleuriste de son état, très accueillante et dont les conseils avisés auront jalonné notre périple.

Nous gardons encore un souvenir ému de sa literie d’une douceur inégalée et plus généralement de sa superbe maison, décorée avec tant de raffinement. Sa boutique, au rez-de-chaussée, est un paradis pour les amateurs de plantes vertes. Nous lui faisons découvrir « Laurette » de Michel Delpech qui j’en suis sûr résonne encore dans son magasin ! Après un petit déjeuner copieux, nous prenons la route 132, un trajet côtier entre fleuve et montagne d’une beauté sans égal. Après la route des fjords, nous ne pensions pas à nouveau être à nouveau impressionnés par les paysages canadiens, mais ça c’était avant la Gaspésie !
On a oublié de vous dire mais au-delà des panoramas indécents de beauté, la Gaspésie est également une destination « gourmande » de premier plan. La cuisine y tient une place de choix. La production locale est florissante. De la microbrasserie aux champignonnières, en passant par les cabanes à sucre, tout le patrimoine gastronomique est mis en valeur. Nous nous sommes dévoués pour tester quelques-unes des adresses nous ayant été recommandées afin de vous faire partager cette longue ballade gustative.
Première étape, Sainte-Anne-des-Monts et une boulangerie géniale : Marie 4 poches où l’on déguste un chaï latte à tomber, à l’instar de leurs délicieuses pâtisseries. L’épicerie voisine, l’armoire à vrac, propose pléthore de produits locaux, nous nous sommes lâchés pour faire pleins de petits cadeaux à notre retour.
Après ce premier arrêt (très) gourmand, excursion au parc national de la Gaspésie. Et lors d’une pause sur le bas-côté de la route, nous tombons nez à nez avec une femelle orignal, un animal gigantesque et majestueux, et son petit. Une rencontre fugace, à priori rarissime si l’on en croit les locaux à qui nous avons raconté cette expérience. Pour nous remettre de nos émotions, nous décidons de boire une petite bière en début de soirée, on teste alors la microbrasserie Le Malbord, clairement notre plus belle découverte en la matière. Il faut savoir que le Canada est en pleine fièvre houblonnée, les microbrasseries se multiplient à vue d’œil et la qualité est très souvent au rendez-vous. Mention d’excellence à la bière blanche « voile de la mariée » dont nous regrettons de n’avoir pas assez ramené de canettes !
Nous continuons notre route le lendemain et nous décidons à grimper le Mont-Louis. Ce qu’on envisage comme une petite rando sympa va vite tourner à l’expédition façon ascension de l’Everest.
Nous n’étions clairement pas prêts, ni équipés pour un tel dénivelé, mais arrivés au sommet, la vue offerte n’avait pas de prix. Quelques aventuriers s’y lancent en deltaplane. Petite collation à base du sublime saumon fumé des Frères Atkins, où nous avions eu la bonne idée de nous ravitailler avant notre ballade sportive un poil trop ambitieuse.
 

La suite de notre road-trip gaspésien sera à l’avenant, entre escapades gastronomiques et excursions au milieu de paysages grandioses.

Nos highlights gourmands :
– La microbrasserie Cap Gaspé et leur saucisson à la bière
La boîte à fruits de mer de Percé et leurs revigorantes « guédilles », sortes de pan bagna local déclinables avec du crabe, du homard, des crevettes… On a évidemment testé toutes les variations, par souci d’équité bien entendu 😉
– L’érablière Côté Sucré, où nous avons fait le plein de sirop d’érable après une charmante visite, riche en explication, de l’usine de fabrication.
– La microbrasserie Pit Caribou, avec leur IPA Sure qui défie toute concurrence, probablement l’une des meilleures bières en ce bas-monde réussissant à sublimer amertume et saveurs acidulées.
-Pas loin de Pit Caribou, on trouve Les glaces de l’anse,  glacier artisanal niché dans le très mignon port de l’anse-à-Beaufils, un must en toute saison.
– Le restaurant Chez Casimir à Matapédia, où l’on a dégusté des champignons cueillis à peine quelques minutes avant que l’on soit servi. On ne peut pas faire plus frais et c’était délicieux en tout point, cuisine raffinée et cadre coquet.

 

D’un point de vue « nature », les superlatifs manquent. L’arrivée à Percé est quasi cinématographique, dommage que la ville soit dévorée par le tourisme. Le belvédère de son géopark est à déconseiller aux personnes soumises au vertige mais l’expérience reste incontournable. Les plages de la côte gaspésienne sont pour la plupart des havres de paix en plus d’être des décors de cartes postales. Il ne faut pas hésiter à s’arrêter quand bon vous semble, et de profiter de l’air pur de cette région globalement préservée.

Le plus beau point de vue reste le bien nommé « Horizon de rêve » à Saint-Alexis-de-Matapédia, un belvédère perdu au bout d’un chemin privé (que le propriétaire a eu la gentillesse d’ouvrir aux voyageurs de passage), entre deux fuseaux horaires, au croisement des rivières. C’était notre dernière étape en Gaspésie avant de retourner vers Montréal. Probablement la plus marquante. Un spectacle d’une beauté qui vous laisse coi. Une incroyable conclusion à ce road-trip riche en émotion.
 

(retrouvez toutes les adresses sur notre carte Mapstr)

1 Comment

  1. superbe voyage ! le notre se profile pour 2020 avec le même genre de circuit aussi je serais preneuse de plus de détails sur les activités/hébergements mais le lien mapstr ne semble pas fonctionner :-( si vous voulez bien me faire suivre ces infos ce serait vraiment gentil

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